LIVRES

Vannina Micheli-Rechtman

Les nouvelles beautés fatales

Les troubles des conduites alimentaires comme pathologies de l'image

Préface de Georges Vigarello

Les troubles des conduites alimentaires, anorexie et boulimie, sont un phénomène contemporain et sociétal en pleine expansion accéléré par l’utilisation massive des réseaux sociaux. Ils appartiennent à un nouveau domaine d’expression de la souffrance intime que l’auteure désigne comme « pathologies de l’image ».

À partir de son expérience clinique, l’auteure analyse les liens entre les troubles des conduites alimentaires et les représentations du corps des femmes. La prolifération spectaculaire des images, jusqu’aux images de soi produites par soi, via les réseaux sociaux, et leurs simulacres que sont les images retouchées déterminent une relation pathologique entre la femme et son propre corps.

Ainsi les troubles des conduites alimentaires permettent de mieux saisir notre époque où l’image, le corps, la mode, la beauté et le paraître constituent les termes de l’inscription postmoderne des sujets : comment les femmes se situent-elles par rapport à un corps pris dans les attentes sociales ? Comment s’en accommodent-elles ? Comment certaines, en parodiant jusqu’à la caricature cette idéalisation extérieure à leur propre chair, en font-elles le sacrifice ? Car tel est aussi le destin des troubles alimentaires comme pathologies de l’image : commettre le sacrifice du corps afin d’atteindre l’idéal éphémère d’une beauté contemporaine.

Èrès : Figures de la psychanalyse - livres - Parution : 7 avril 2022 - EAN : 9782749273501 - 14x20.5, 120 pages - 15€

Les nouvelles beautés fatales l'article du quotidien Le Monde

Les nouvelles beautés fatales l'article de Psychologies

La psychanalyse face à ses détracteurs

Champs Flammarion 2010

Comme l’a montré encore une fois la récente sortie d’un livre virulent, voire haineux contre la psychanalyse, celle-ci est toujours, plus d’un siècle après sa naissance, l’objet de violentes controverses. La psychanalyse se trouve face à des détracteurs qui mettent en cause sa pertinence, son efficacité jusqu’à son actualité, usant d’arguments polémiques et infondés, proférant des critiques émaillées de fausses accusations. L’histoire de la psychanalyse est jalonnée d’attaques et de remises en question qui montrent la nécessité d’examiner sa place dans la société, d’interroger son épistémologie afin de maintenir vivants son développement et sa transmission.

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Collection Le Regard Qui Bat dirigée par Vannina Micheli-Rechtman - Jean-Jacques Moscovitz

Du cinéma à la psychanalyse, le féminin interrogé

Sous la direction de Vannina Micheli-Rechtman et de Jean-jacques Moscovitz

Editions Èrès 2013 - Page détaillée sur le livre ici - acheter

La psychanalyse et le cinéma, dont les naissances sont simultanées, peuvent se rejoindre dans cette interrogation commune sur le féminin et ses représentations, dont la folie fait partie : comment montrer, mettre en scène, les arcanes de la position féminine ? L’image de la féminité, qui trouve une expression particulièrement saisissante dans le cinéma, se construit à partir de représentations évoluant au cours de l’histoire, et se modifie au fil du temps et des époques. Mais la permanence et la multiplicité des représentations de cette figure du féminin avec ses interrogations, voire ses débordements quand il s’agit de la folie, n’est peut-être pas qu’un simple produit de l’histoire, ou du contexte social et culturel du moment. Derrière les évolutions et les mutations qui semblent contraindre les corps à se plier à des contingences sociales ou artistiques, il subsiste des permanences qui échappent à la mode et à ses processus, comme elles échappent également à ses supports ou à ses destinataires.

Le cinéma a mis en lumière des femmes, devenues de nouveaux modèles d’identification. Les actrices ont incarné sur l’écran ces héroïnes de fiction qui bousculent les traditions et ouvrent ainsi des espaces de liberté. Le cinéma a ce pouvoir de magnifier leur visage, leur regard, leur corps et leurs gestes, en leur tendant un miroir, sollicitant le désir des hommes mais créant aussi chez les spectatrices le désir de leur ressembler. Dès sa naissance, il est en phase avec cette époque où les femmes commencent à vouloir s’approprier leur destin et écrire leur histoire. Le cinéma et la psychanalyse, nés tous deux à la fin du XIX siècle, se rejoignent dans cette interrogation sur le féminin et ses représentations : comment montrer, mettre en scène, les arcanes de la position féminine ?L’artiste, en posant son regard, nous donne à voir un certain réel, tout comme le désir du psychanalyste le confronte au réel de la parole de l'analysant, à l’articulation du rapport du sujet individuel au social. Toutefois, les œuvres de cinéma ne sont pas à déchiffrer comme le sont les symptômes. Elles éveillent nos désirs en proposant des langages et des images nouvelles à notre sensibilité. Elles illustrent la permanence et la multiplicité des figures du féminin, avec leurs mystères et leurs débordements jusque dans la folie. A partir de leur formation psychanalytique et de leur passion pour le cinéma, les auteurs nous invitent à appréhender les mythes actuels en voie de constitution dont les praticiens de l’image et de la parole sont partie prenante.

Rêver de réparer l'histoire... Entre Psychanalyse et cinéma

de Jean-jacques Moscovitz

Editions Èrès 2015 - Page détaillée sur ce livre ici - acheter

Cinéma et psychanalyse se regardent et s’écoutent, nouant l’intime, le social et le politique. Images de cinéma et paroles en séances gardent leur part de mystère grâce à la surprise et à la beauté des mots et des images, quelle que soit la génération à laquelle on appar-tient. Art du cinéma et intelligence de l’approche psychanalytique enrichissent notre regard et notre écoute et laissent espérer quelque apaise-ment relatif à notre histoire intime, familiale et/ou collective en lien avec la grande Histoire. Psychanalyse et cinéma font oeuvre émancipa-trice pour le sujet et la société.

Violences en cours - Psychanalyse Cinéma Politique

Sous la direction de Jean-Jacques Moscovitz

Editions Èrès 2017 - Page détaillée sur le livre ici - acheter

La fracturation de l'espace public génère des violences de toutes sortes, qu'il s'agisse de violences intimes et collectives, où l'apport du cinéma est essentiel. Violence en cours s'ouvre avec un premier chapitre sur l'Actuel de la Shoah, témoigner de l'impensable, puis est abordée dans le 2ème chapitre une approche psychanalytique par le cinéma d'une clinique de la violence un 3ème chapitre nous fait entrevoir les effets du contemporain sur la subjectivité, et le 4ème chapitre est une avancée sur Intime et désir où le féminin et ses questions sont proposés comme facteur civilisateur du temps qui passe.

L'art cinématographique fait lien entre deux pratiques de discours - l'une, la psychanalyse, par l'expérience de la parole de sujet, et l'autre par les images qui bougent et parlent - pour en interpeller une troisième, celle du politique pour faire face au vacarme du monde. Entre cinéma, politique et psychanalyse surgit l'effet de scandale propre au sujet de l'inconscient.

En se posant comme critiques freudiens de cinéma, les auteurs questionnent la violence intime propre à chacun, le rapport à ses propres pulsions. Comment transformer les violences collectives d'hier et d'aujourd'hui en mots, en images, alors qu'elles ont trait à l'impensable, encore mal ou non perceptible, au point d'affecter notre intériorité psychique, notre nature d'êtres parlants ? Le cinéma, en questionnant la destructivité suractivée depuis les génocides du XXe siècle, peut-il prémunir les adolescents de la dérive auto-destructrice et meurtrière actuelle ?

Entre sujet et collectif, entre intime et extrême, les films autour desquels s'articule cet ouvrage ne cessent de nous enseigner et impliquent les spectateurs que nous sommes comme témoins actifs de la violence du monde.