PHOTOGRAPHIE

Vannina Micheli vit et travaille à Paris, elle pratique la photographie depuis (presque) toujours.

Après des études de médecine et de philosophie, elle devient psychiatre puis psychanalyste, elle commence à exposer ses photographies à partir de 2004.

Vannina Micheli s’interroge dans sa pratique photographique sur les enjeux esthétiques des représentations du féminin, et des formes contemporaines de désertification, dans la photographie et les arts visuels.

La série« Que veut la femme ? »,  reprenant la fameuse formule de Freud « Was will das Weib ?», est une invitation à explorer le champ du désir féminin, de l’identité féminine et du regard masculin sur le féminin tout en interrogeant les préjugés relatifs au sexe et au genre.

Ses photographies déroulent une série de portraits de la féminité, état des lieux et variations sur la beauté, les attitudes et les demandes féminines. La femme regarde, photographie et elle est regardée, photographiée. Il s’agit aussi de théâtre, la mise en scène en sera italienne – à Naples, Rome, avec ses ruines et ses rues, Venise  –, espagnole, à Barcelone, Madrid, Séville - anglaise, à Londres – et d’ailleurs... Invention de certaines situations devenant autant d’amorces de récit, ces photographies ne racontent pas une histoire mais plusieurs histoires différentes, même si parfois celles-ci se recoupent. Nous sommes placés dans un imaginaire poétique, plastique mais aussi social qui explore, à travers ces multiples fictions, plusieurs facettes de stéréotypes construits par la société autour du féminin.

La série « déserts urbains » s’intéresse aux formes contemporaines de désertification afin de donner à voir le monde d’aujourd’hui. Dans les régions du sud, le désert assujettit non seulement les terres déjà arides mais aussi l’habitat. L’exode, l’exil, l’abandon des lieux sont devenus visibles à travers l’empreinte qu’ils laissent encore.

Mais les grandes villes très urbanisées, où l’architecture rationalise l’occupation des sols parfois jusqu’à la caricature, n’en sont pas moins traversées par des moments où elles deviennent presque vides comme désertées. Espaces hors lieu, hors temps, à travers lesquels se captent l’absence et le manque, alors le désert ne semble pas si loin, se révélant désert urbain.

Born in Paris, Vannina Micheli has (almost) always practiced the art of photography.

After studying medicine and philosophy, she first became a psychiatrist, then a psychoanalyst. She held her first exhibition in 2004.

In her photographs, Vannina Micheli wonders about the aesthetic issues of feminine representations as well as contemporary patterns of desertification as they appear in photography and visual arts.

The series “Que veut la femme?” [What does Woman want?] Following Freud’s famous statement, “Was will das Weib ?”, is an invitation to explore the world of feminine desire, to approach the subject of feminine identity, and of men’s view on women, and to question the prejudices toward the feminine gender.     

Her photographs belong to a series of « Portraits of Femininity », symbolizing our cultural views of beauty, attitudes and requirements of women. The woman looks at, takes photographs, she is looked at and photographed. There is also a theatrical mise-en-scene, the scenes take place in Italy - in Naples, in Roman streets and ruins -, Venice-  in England, in London, in Spain, Barcelona, Madrid, Seville…Situations are invented as beginnings of “narratives”. These photographs don’t only tell about one story but several, even though they sometimes crisscross. The viewer is propelled into the photographers’ poetic and aesthetic imagination, but also into his social consciousness, that explore  through many fictions, several facets of stereotypes of the collective imagination, established by the society about women.

“Déserts urbains “ [Urban deserts] is a series that focuses on contemporary forms of desertification in order to show today's world. In deep South regions, deserts not only subdue the already arid lands but also the habitat. Exodus, exile, places left behind, remain visible because of the marks they still allow. However, the huge urbanized cities, where architecture rationalizes the organization of soil, sometimes up to such a caricature, are nonetheless crossed at some point that they become almost empty, not to say deserted. Areas off places, off time able to catch absence and lack, therefore the desert does not seem that far, turning out to be an urban desert.